Józef Piłsudski : Un Héro Polonais Controversé

Józef Piłsudski (à prononcer Youzef Pioussoudski) est un homme politique polonais qui est connu de tous ici en Pologne. Il est surtout connu pour son rôle dans l’indépendance de la Pologne obtenue le 11 Novembre 1918. Un jour célébré encore de nos jours avec la fête de l’indépendance Polonaise ou “Narodowe Święto Niepodległości” en polonais.

Dans cet article nous allons essayer de vous dresser un portrait complet de ce personnage central assez méconnu en France.

Le portrait sera décomposé selon les périodes clés de la vie de Józef Piłsudski :

1867-1887 : Józef Piłsudski, Les Origines d’un Rebelle

Les Premiers Pas de Józef Piłsudski

Józef Piłsudski est né le 5 décembre 1867 dans la province de l’Empire Russe appelée le Gouvernement de Vilna (actuellement en Lituanie). Il est né dans une famille de la petite aristocratie polonaise.

Élève moyen, il étudie au lycée russe de Vilna. Ce qui est particulièrement remarquable sur cette période est qu’il côtoie sur les bancs du lycée un certain Félix Dzejinski, futur tortionnaire communiste et par ailleurs son pire ennemi.

La famille Piłsudski entretient une farouche aversion pour la russification et entretien, en secret, la culture polonaise dont toute expression était alors réprimée par les autorités russes au pouvoir.

Après le lycée, il entre en faculté de médecine à Kharkiv (de nos jours en Ukraine). Sa vie universitaire est tourmentée par ses actions politiques et notamment ses accointances avec des mouvements révolutionnaires. En particulier il est lié au mouvement Narodnaïa Volia (“Volonté du peuple”) qui a commis plusieurs attentats dont, le plus marquant, l’attentat du 1er Mars 1881 qui conduit à la mort du Tsar Alexandre II. Accusé de vouloir participer à un attentat contre Alexandre III, Józef Piłsudski est condamné à 15 ans de travaux forcés en Sibérie.

La Famille Piłsudski

Deuxième d’une fratrie de quatre garçons, Józef Piłsudski a grandit dans une famille très patriote et très attachée à sa culture polonaise. Son père, également appelé Józef avait combattu durant l’insurrection polonaise de 1861 à 1864.

4 Frères Piłsudski: Bronisław, Józef, Adam et Jan
Quatre des frères Piłsudski

Les parents Piłsudski ont eu 12 enfants :

  • Helena Piłsudska (1864–1917)
  • Zofia Kadenacowa (1865-1935)
  • Bronisław Piłsudski (1866-1918)
  • Jozef Pilsudski (1867-1935)
  • Adam Piłsudski (1869-1935)
  • Kazimierz Piłsudski (1871-1941)
  • Maria Juchniewiczowa (1873–1921)
  • Jan Piłsudski (1876-1950)
  • Ludwika Majewska (1879–1924)
  • Kacper Piłsudski (1881–1915)
  • Piotr Piłsudski (1882–1884)
  • Teodora Piłsudska (1882–1884)

Ses frères les plus remarquables, Bronisław, Adam et Jan ont eu des carrières diverses.
Le plus étonnant est le cas de Bronisław, devenu un anthropologue célèbre pour son étude de la tribu des Ainu sur l’île de Sakhaline. Jan et Adam ont eu des carrières politiques, à l’ombre du prestige de leur grand frère.

1887-1892 : L’Exil en Sibérie

La route vers la Sibérie était particulièrement rude pour les prisonniers. Lors de son transfert, Józef Piłsudski a été fait prisonnier quelques semaines à Irkoutsk. Lors de cette première halte, il a participé à ce qui fut appelé une révolte. À la suite des représailles des gardiens il a perdu deux dents et a écopé d’une peine de prison de six mois, dans des conditions abominables.

Durant ces années d’exil, Józef Piłsudski fait la connaissance de nombreux prisonniers politiques polonais les “Sybiraks“. Il rencontre notamment Bronisław Szwarce. Il est autorisé à travailler, il donne alors des cours de mathématique et de langue aux enfants locaux (français, allemand, lithuanien et russe). Piłsudski n’a pas eu le droit à la pension de 10 roubles normalement attribuée aux prisonniers, une vengeance des fonctionnaires locaux à l’encontre de son statut de noble.

Son exil a pris fin en 1892, et c’est de retour en Lituanie actuelle qu’il a continué son militantisme politique.

1882-1901 : Activisme et Clandestinité

À son retour d’exil, il rejoint le PPS (Parti Socialiste Polonais). Son engagement socialiste peut paraître surprenant puisque les socialistes étaient particulièrement internationalistes là où Piłsudski est avant tout mû par un sentiment nationaliste. Il fonde un journal clandestin Robotnik (“Le Travailleur” en Polonais).

Journal Robotnik créé par Józef Piłsudski
Le Journal Robotnik créé par Józef Piłsudski et publié jusqu’en 1939

Il est emprisonné dans la citadelle de Varsovie en 1900 après la découverte de son imprimerie clandestine à Łódź. Il réussi à se faire passer pour malade mental et est interné dans un hôpital psychiatrique de Saint-Pétersbourg dont il s’évade en 1901. Son évasion est facilitée par un médecin polonais Władysław Mazurkiewicz.

Józef Piłsudski part se réfugier en Autriche-Hongrie pour entamer une préparation militaire en vue d’une future prise de pouvoir.

1901-1914 : Préparation Paramilitaire

Vivant dans la clandestinité, Piłsudski met toute son énergie dans les combats contre l’Empire Russe. Contrairement à la majorité des mouvements nationalistes polonais qui cherchent un compromis avec la Russie pour obtenir une autonomie partielle, le PPS et sa branche armée l’OB PPS (Organisation de Combat du Parti Socialiste Polonais).

Le Prométhéisme Polonais

Józef Piłsudski tente de négocier le soutien des Japonais, pour affaiblir la Russie depuis l’est. Il développe l’idée d’un projet “prométhéen” qui visait à affaiblir l’Empire Russe de l’intérieur en soutenant toutes les sources de désagrégation. L’Empire Russe étant composé de nombreux peuples et de régions, l’idée du prométhéisme Polonais (continuée par la suite) est de pousser ces minorités à s’insurger contre le pouvoir russe et ainsi multiplier les fronts de révolte.

Le soutien des Japonais à la révolution polonaise est sapé par Roman Dmowski qui dissuade le Japon d’apporter une aider à la révolution préparée par Piłsudski. Au final il ne reçoit des Japonais qu’une aide financière bien moindre que celle escomptée afin d’acheter des armes et des munitions. L’idée initialement discutée d’une légion japonaise a été finalement refusée par l’Empire Nippon.

Bojówka : l’Unité Paramilitaire du PPS

La Bojówka est créée par Józef Piłsudski en 1904 et lance des manifestations sur Varsovie. Ces manifestations sont victimes de représailles de la part des Cosaques Russes.

Jeunes miliciens de la Bojówka, l'unité armée du PPS dirigée par Piłsudski
Jeunes miliciens de la Bojówka, l’unité armée du PPS créée par Piłsudski

Démarrent alors de nombreux assassinats et attaques à la bombe perpétrées par la Bojówka contre les traitres et les dignitaires russes.

La Révolution Russe de 1905

En 1905 la Russie fait face à de nombreux troubles politiques. Cette révolution démarre avec le “Dimanche Rouge” en Janvier 1905 et aboutit à une promesse de Constitution avec le Manifeste d’Octobre 1905.

Józef Piłsudski souhaite profiter des troubles et déclenche une grève générale qui mobilise 400 000 ouvriers polonais, sévèrement réprimés par le pouvoir russe. Les tensions se multiplient entre le PPS et les nationaux démocrates (se réclamant de Roman Dmowski qui a saboté le soutien des Japonais). Les uns prônant une prise de pouvoir armée et les autres par une voie démocratique.

La voie démocratique est devenue possible avec la première élection de la Douma mais Piłsudski engage le PPS à boycotter cette élection qui, au final, ne libérerait pas la Pologne du joug russe.

Schismes du PPS

Suite au désaccord sur le fait de participer ou non aux élections de 1906 de la première Douma, le PPS se sépare en deux. le PPS devient un parti nationaliste et les dissidents rejoignent le parti marxiste internationaliste le SDKPiL.

Un second schisme a lieu en 1911 en opposition à Piłsudski. Parmi les sécessionnistes figure Tomasz Arciszewski qui deviendra le chef du Gouvernement Polonais à Londres entre 1944 et 1947.

Le PPS Nationaliste prépare la Guerre

La faction armée du partie, l’OB-PPS commandée par Kazimierz Sosnkowski, multiplie les actions violentes avec pour objectif de faire plier la Russie. Afin de financer la cause les membres de l’OB-PPS n’hésitent pas à mener des attaques, des expropriations et des braquages. Ces exactions visaient les intérêts russes. En particulier Piłsudski mena en 1908 le braquage d’un train postal qui convoyait les impôts de Varsovie à Saint-Pétersbourg. Le butin de 200 812 roubles représentait un montant énorme pour cette époque.

Conscient qu’une guerre à l’échelle européenne était inévitable, Piłsudski a pour objectif de former plus qu’une milice mais une véritable armée qui serait capable de jouer les trouble-fête dans le conflit à venir, et négocier l’indépendance de la Pologne.

Avec le soutient de l’Empire Austro-Hongrois, il a créé une école militaire à Cracovie. Afin de faciliter l’entraînement des soldats de l’armée secrète, Piłsudski a poussé la création d’un réseau de clubs de tir sportif les “Związek Strzelecki”.

En 1906 cette armée de l’ombre comptait 800 soldats qui tuèrent 336 fonctionnaires russes en une année seulement. En 1908 l’armée comptait environ 2000 soldats entraînés jusqu’à atteindre 12000 hommes en 1914.

1914-1918 : Première Guerre Mondiale

La Première Guerre Mondiale est une opportunité pour la Pologne de regagner son indépendance. Tous les nationalistes polonais en conviennent.

Alliances Contradictoires des Indépendantistes

De son côté Piłsudski mise sur une alliance avec les Empires Centraux (Autriche-Hongrie et Allemagne) afin d’écraser la Russie.

En opposition Roman Dmowski prône une émancipation de la Russie par l’intérieur. Il mise sur une allégeance des Polonais au Tsar dans ce conflit, dans l’optique de négocier l’autonomie après la guerre.

Les polonais se retrouvent à se battre les uns contre les autres dans ce conflit meurtrier, nourris du même espoir d’indépendance.

Combat aux Côtés des Allemands et des Austro-Hongrois

Piłsudski obtient ses premières victoires dont la prise de Kielce le 12 août 1914. Il a été surpris de découvrir le manque d’enthousiasme de la population. En effet les habitants de la ville ne se montrent pas spécialement exaltés par cette victoire, sans doute considérant que ce conflit sur le territoire ne les concernait pas vraiment.

Il crée ensuite officiellement les Légions Polonaises. Les Austro-Hongrois déconsidèrent cette “armée”. Piłsudski tente de maintenir la paix avec la France et l’Angleterre en déclarant que son engagement auprès de l’Allemagne et de l’Autriche-Hongrie ne concernait que l’obtention de l’indépendance face aux russes et que son armée ne combattra jamais les leurs.

Piłsudski créé une nouvelle faction appelée Polska Organizacja Wojskowa (Organisation Militaire Polonaise) qui a pour but de mener un guérilla à la façon des Espagnols contre le Premier Empire Français. Cette organisation se charge de missions d’espionnage et de sabotage et joue un rôle essentiel dans le ralentissement de la Russie.

Il en profite pour négocier avec ses alliés un accord sur l’indépendance de la Pologne. Indépendance proclamée en 1916 par l’Allemagne et l’Autriche-Hongrie. Un Gouvernement de Régence du Royaume de Pologne est institué.

Józef Piłsudski accepte de créer des troupes sous commandement Allemand la Polska Siła Zbrojna. Les Austro-Hongrois et les Allemands espèrent en vain un enthousiasme des Polonais à intégrer l’armée après l’obtention de cette première indépendance.

Retournement d’Alliance

La Révolution de Février 1917 en Russie a complètement changé la donne. Sachant que la défaite des Empires Centraux est inévitable, Piłsudski refuse d’engager ses soldats dans des “troupes coloniales allemandes”. Il est arrêté et emprisonné, les troupes polonaises sont intégrées de force dans l’armée austro-hongroise.

Avec son emprisonnement, Piłsudski prend une aura complètement différente auprès de la population. Auparavant vu comme un va-t-en-guerre déraisonnable, il prend une stature d’homme déterminé. Il devient un dirigeant naturel pour de nombreux Polonais rêvant de retrouver réellement leur indépendance.

Les allemands libèrent Piłsudski juste avant l’armistice de 1918, espérant qu’il puisse jouer en leur faveur dans les négociations à venir.

1918-1922 : Indépendance et Arrivée au Pouvoir de Józef Piłsudski

L’Indépendance de la Pologne est officiellement proclamée le 11 Novembre 1918 à Varsovie par Józef Piłsudski lui-même. En tant que Commandant en Chef des Forces Polonaises, il crée un gouvernement provisoire. Le 22 Novembre il obtient le titre de Chef de l’État Provisoire (Naczelnik Państwa).

Józef Piłsudski forme alors un gouvernement de coalition dominé par les socialistes. De nombreuses mesures sociales sont décidées comme la journée de huit heures, le droit de vote des femmes et l’enseignement gratuit.

Piłsudski prend ses distances avec le socialisme, son objectif premier étant de rendre l’indépendance à la Pologne étant accompli. La priorité est alors de reconstruire un pays sur des ruines.

S’en suivent de nombreuses guerres entre la Pologne et ses voisins : Ukraine, Lituanie, Tchécoslovaquie et la plus importante étant la guerre Soviéto-Polonaise.

La paix de Riga en 1921 a permis de stabiliser les frontières (pour un moment), partageant l’Ukraine et la Biélorussie entre a Pologne et l’URSS.

1922-1926 : la Retraite Temporaire de Józef Piłsudski

Premiers Présidents de la Seconde République de Pologne

Piłsudski est contrarié par la Constitution Polonaise de 1921 qui limite énormément les pouvoirs du Président. Cette Constitution ne permet pas au Président d’avoir la latitude nécessaire pour mener les guerres qu’il juge nécessaire. Il préfère renoncer à se présenter au poste et son ami Gabriel Narutowicz est élu à ce poste par l’Assemblée Nationale Polonaise.

Narutowicz est le Premier Président de la Seconde République de Pologne et ce pour cinq jours… En effet il est assassiné seulement cinq jours après sa prise de fonction par le peintre Eligiusz Niewiadomski.

Stanisław Wojciechowski est finalement élu Président.

La Retraite de Piłsudski

Józef Piłsudski prend sa retraite près de Varsovie dans son manoir “Milusin”.

Pendant sa retraite il écrit des mémoires politiques et militaires dont “L’Année 1920” (Rok 1920 en Polonais).

Crise Économique

La situation économique du pays est désastreuse. La Pologne connait une hyperinflation terrible. Le taux de chômage est énorme et pousse de nombreux Polonais à choisir l’exil notamment dans les mines à l’ouest.

Une grande instabilité politique a lieu en Pologne, les gouvernements se succèdent sans réussir à redresser la situation.

La coalition Chjeno-Piast revient au pouvoir en 1926 sans plus de succès. Le mécontentement de la population se fait de plus en plus fort, un changement radical est nécessaire.

1926-1935 : Coup d’État et Retour au Pouvoir de Józef Piłsudski

Le Coup d’État de Mai 1926

En Mai 1926, le Maréchal Piłsudski prend la tête d’un coup d’état visant à rétablir la situation de la Pologne.

La retraite de Piłsudski n’a jamais été complète, et il ne cache pas son hostilité envers la coalition Chjeno-Piast. Il déclare même publiquement être prêt à “combattre le mal”.

Le 11 et 12 Mai commence une attaque armée par Piłsudski et ses soutiens. Les ponts de la Vistule sont rapidement sous contrôle.

L’état d’urgence est déclaré par le chef du gouvernement Wincenty Witos. Des négociations sont conduites directement entre Józef Piłsudski et le Président Stanisław Wojciechowski. En vain, le Président exige la capitulation qui est naturellement refusée.

Les jours suivants le Parti Socialiste Polonais (PPS) déclare son soutien officiel aux rebelles. Ils déclenchent une grève générale qui paralyse les transports ferroviaires, affaiblissant grandement le pouvoir.

Wojciechowski et Witos démissionnent finalement, voulant éviter une guerre civile. Les affrontements ayant déjà fait environ 380 morts plus de 900 blessés.

Retour au Pouvoir de Piłsudski

Un nouveau gouvernement est formé avec pour Premier Misnistre Kazimierz Bartel et Józef Piłsudski pour Ministre des Armées. Le conseil souhaite élire Piłsudski Président mais il refuse, laissant la place à Ignacy Mościcki.

Mościcki restera Président jusqu’à l’invasion Allemande de 1939, ce qui fait de lui le Président Polonais qui est resté le plus longtemps en exercice.

Bien que Piłsudski ne soit pas à la tête du gouvernement, il joue un rôle essentiel dans cette “restauration” de l’État Polonais.

Gestion Autoritaire du Pays

Le pouvoir du Parlement est grandement limité pendant cette période. Le mouvement politique Sanacja dirigé par Piłsudski prend un pouvoir très important, en mettant en place ses membres dans des places importantes.

Le parti agit comme un orchestrateur du pouvoir, notamment en mettant en place une propagande efficace pour mettre la pression sur les opposants politiques et les décrédibiliser.

Dans les années 30, de nombreux opposants font même l’objet de procès et sont emprisonnés.

D’un autre côté, pendant ces mêmes années, les droits des minorités sont grandement développés. Une politique d’assimilation des minorités, en particulier des juifs, est mise en place. Cela concerne également les minorités religieuses (musulmans tatars, protestants et orthodoxes) et les minorités ethniques (allemandes, ukrainiennes…).

Politique Étrangère

Coincée entre deux énormes puissances historiquement ennemies, la Pologne est dans une situation très risquée. L’Allemagne et la Russie Soviétique, bien qu’antagonistes, ne cachent pas leur haine réciproque pour la Pologne.

La Pologne développe ses relations avec l’ouest, en particulier la France et l’Angleterre, mais également avec d’autres pays comme la Roumanie et la Hongrie.

Ces alliances finissent par une terrible désillusion pour Józef Piłsudski. En effet, l’Angleterre et la France assurent la paix à l’Allemagne Et ce malgré ses velléités sur le couloir de Danzig concédé à la Pologne après la Première Guerre Mondiale.

Le gouvernement polonais doit ménager la chèvre et le chou en essayant de maintenir des relations cordiales à la fois avec l’Allemagne et la Russie. À l’arrivée au pouvoir d’Hitler, le risque d’attaque militaire devient imminent.

Piłsudski développe les relations diplomatiques avec la France, voulant lancer une guerre préventive contre l’Allemagne Nazie. La proposition est refusée par la France. Hitler de son côté tente de joindre Piłsudski à sa cause pour attaquer la Russie Soviétique. Piłsudski refuse et l’Allemagne négocie alors en secret le pacte de non-agression avec les Soviétiques qui conduira à la disparition de la Pologne.

Józef Piłsudski souhaite conserver une position neutre envers l’Allemagne et développer le rapprochement avec la France et l’Angleterre dans la perspective d’une guerre imminente.

1935 : Mort de Józef Piłsudski et postérité

Józef Piłsudski décède le 12 mai 1935 d’un cancer du foie. Les célébrations et les hommages commencent dès l’annonce de sa mort.

De son côté, le Parti Communiste Polonaise attaque sévèrement l’ancien dirigeant le dépeignant comme un fasciste capitaliste.

L’ensemble des autres forces du pays expriment des condoléances, que ce soit les partis politiques ou les mouvements religieux (catholiques, protestants, orthodoxes, juifs et musulmans).

La Descendance de Józef Piłsudski

Józef Piłsudski a épousé Maria Juszkiewiczowa, une militante activiste socialiste. Après la mort de Maria en 1921, il a épousé Aleksandra Szczerbińska avec laquelle il entretenait déjà une relation amoureuse.

De son premier mariage, il a eu deux filles prénommées Wanda et Jawiga.

Dans la mémoire des Polonais

En général Piłsudski est très apprécié en Pologne. En particulier parce qu’il est celui qui a permis à la Pologne de regagner son indépendance en 1919 après plus de 120 ans de domination étrangère.

Statue de Józef Piłsudski à Sulejowek en Pologne
Statue de Józef Piłsudski à Sulejowek en Pologne

Toutefois les zones d’ombres de la carrière du Maréchal sont mises en avant par une partie de la population. Sincèrement par soucis de véracité historique, mais aussi par antinationalisme dans certains mouvements d’extrême-gauche.

En Savoir plus sur Piłsudski

Au-delà des nombreux monuments et statues à son effigie, il existe également des productions cinématographique sur la vie de Piłsudski.

En 2019, un film biographique réalisé par Michał Rosa est sorti sur les écrans avec dans le rôle de Józef Piłsudski un Borys Szyc méconnaissable.

Image du film Piłsudski sorti en 2019 sur les écrans
Image du film Piłsudski sorti en 2019 sur les écrans

Malgré certaines critiques à la fois des pro et des anti Piłsudski, le film est particulièrement honnête. Il ne tombe pas dans une idolâtrie béante ni ne dresse un portrait tyrannique injuste. Quand on aime l’Histoire on apprend à regarder en nuances gris, ceux qui voient tout en noir ou en blanc sont des idéologues.

Le film Piłsudski est trouvable sur Amazon en DVD avec les sous-titres en anglais uniquement.

Piłsudski (Film) en DVD
Avec sous-titres en anglais

Au niveau des livres l’offre est assez pauvre, voire inexistante en Français. Donc à moins de parler polonais ou au moins anglais vous aurez du mal à vraiment pouvoir aller plus loin.

Comme le Général de Gaule, Józef Piłsudski a ses inconditionnels et ses détracteurs, qu’ils viennent de la gauche ou de la droite. Ce qu’il faut probablement en retenir c’est qu’il est un personnage complexe qui a joué un rôle essentiel pour l’Indépendance de la Pologne, et rien que pour ça il peut être célébré comme il se doit !

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